Depuis quelques années nous avons pu observer une course à la protection des oeuvres musicales. Sous prétexte d'un piratage abusif des CDs, nous avons eu droit à une taxe sur les supports vierges (le site vache à lait en parle, le site de la sacem explique la répartition de la taxe Lang), des systèmes anticopies (qui rendent les disques inutilisables dans les autoradios), des poursuites judiciaires (des utilisateurs de P2P généralement), ...

Parmis les différentes astuces utilisés dans les systèmes de protection, on peut remarquer que Sony-Musique s'était déjà illustré en 2002 avec un système qui était contournable avec un coup de crayon feutre sur le CD (on en parle ici (moyen) et ici (long)).

Cette fois ci c'est Sony-BMG qui propose un nouveau système anticopie basé sur le DRM. le DRM est un système qui permet de bloquer l'accès à la lecture des fichiers musicaux. Pour débloquer cet accès, un logiciel s'installe sur votre poste Windows au moment ou vous insérez un disque Sony-BMG protégé. Sans ce logiciel il est impossible de lire les fichiers musicaux.

La technologie utilisée pose plusieurs problèmes :

  1. Le système utilise une technique de rootkit qui lui permet de rester de façon furtive sur le poste de travail. Cela devient un réel problème lorsque ce dispositif est utilisable pour
    • propager des virus.
    • cacher des fichiers à l'utilisateur
    • cacher des programmes aux yeux de l'utilisateur (voir l'article original )
  2. Ça aurait pu s'arrêter là mais, ...

  3. Ironiquement, Le logiciel utilise de façon illégale des morceaux de logiciels libres. Autrement dit, en créant un système de "protection des droits des artistes" (c'est discutable), ils ont baffoués les droits des auteurs de LAME (un logiciel d'encodage/décodage de mp3) et Videolan (un logiciel de lecture audio/vidéo). L'arroseur arrosé en quelque sorte.

De plus, l'utilisation de ce CD et l'acceptation du contrat d'utilisation réduit une belle part des droits de l'utilisateur (extrait de traduction provenant du standblog):

  • Si on vous vole le CD, il faut supprimer la musique transférée sur votre machine ;
  • On ne peut pas écouter la musique sur un système dont on n'est pas propriétaire (donc pas sur le portable prêté par l'entreprise) ;
  • Si on déménage à l'étranger, il faut supprimer la musique (il est en effet illégal de l'exporter) ;
  • Sony-BMG décline toute responsabilité si des problèmes de sécurité arrivent sur votre machine suite à l'installation du logiciel contenu sur le CD ;
  • En cas de procès, vous acceptez que la responsabilité de Sony-BMG soit limité à un maximum de 5 dollars !!!
  • Si vous faites faillite, vous devez supprimer toute musique de votre ordinateur ;
  • Il n'est pas possible d'utiliser la musique en fond sonore pour votre projection de photos numériques ou pour faire des remix, même à usage strictement privé, car toute oeuvre dérivée est interdite.

Je conclurai en insistant sur le fait que finalement la mise en place des systèmes anticopie ne nuit qu'aux honnêtes utilisateurs.

Les détails de cette histoire sont disponibles sur le standblog.

Maxime traite le sujet avec sa verve habituelle :p.